Nordéclair 27/06/2016

  • 27 juin 2016
Nordéclair

Décryptage : Égérie et entreprise, un couple aux intérêts communs

De plus en plus de célébrités offrent leur notoriété à certaines enseignes, c’est le cas de Mathieu Debuchy et la société Debuchy by Toulet.

Est-ce un bon calcul pour la marque et pour l’égérie, qu’ont-elles à gagner, est-ce un pari risqué ? Le gérant de la société Toulet et Debuchy by Toulet nous dévoile les secret de son alliance entre les baby-foot et le célèbre joueur de l’équipe de France  !

L’égérie représente la marque et valorise son image

VRAI

Le but d’une égérie est d’améliorer la notoriété et l’image d’une marque. Cette célébrité, nationale ou locale, représente la marque et accepte de prêter son nom à celle-ci. Elle ouvre des portes et, si possible, des marchés. «  Une égérie fait rêver. C’est important pour la notoriété  », assure Marc-Alain Deledalle, président de l’entreprise Babyfoot Debuchy by Toulet et gérant des billards Toulet. «  Ils ont un réseau que d’autres n’ont pas. Dans le haut de gamme, les gens ne se parlent qu’entre eux. C’est un milieu très fermé  », poursuit Marc-Alain Deledalle.

Se payer une égérie : un budget dérisoire

FAUX

«  C’est un investissement mais ce sont des données confidentielles  », évoque, pudiquement, Corine de Farme. La société Toulet est plus directe. «  C’est un coût énorme !  » Chez eux, Mathieu Debuchy, égérie, possède 50 % de la marque de baby-foot Debuchy by Toulet et perçoit 5 % sur les ventes. «  Ce n’est pas anodin, mais si on vend davantage et que cela ouvre de nouveaux marchés, on s’y retrouve  », estime Marc-Alain Deledalle. Et c’est aussi une motivation : plus l’égérie est impliquée financièrement, plus elle a envie de vendre la gamme de produits…

Il y a un risque pour la marque si l’égérie tourne mal

VRAI

Si Miss France 2016 se mettait à diffuser des contenus légers sur internet, Corine de Farme en pâtirait. Il y a donc une part de risque pour les entreprises. «  C’est certain, cependant nous pensons qu’incarner notre marque est important et que ce qu’on retire de ce partenariat est plus puissant  », estime Corine de Farme. Elle poursuit : «  On ne peut pas comptabiliser les retombées, mais cela participe pleinement à notre croissance.  »

«  D’où la nécessité de bien choisir la personne avec qui on partage son image  », enchérit Marc-Alain Deledalle. «  Un Ribéry ou un Benzema auraient été moins porteurs pour Toulet. Le meilleur joueur n’est pas le meilleur ambassadeur.  » Mathieu Debuchy, ancien footballeur du LOSC, a une réputation plus haut de gamme qui alimente Toulet. S’il participait à l’Euro de football, cela aurait été un véritable jackpot pour l’entreprise bonduoise.

Car dans ce domaine, entreprises et égéries forment un couple. L’un étant dépendant de l’autre. Ce qui diminue, un peu, le risque. «  Bien souvent, après leur carrière professionnelle, il ne leur reste que leur image. Ils n’ont donc aucun intérêt à l’abîmer  », poursuit Marc-Alain Deledalle. Et vice-versa : l’entreprise n’a pas intérêt à faire n’importe quoi, sous peine de perdre l’égérie.

Les petites entreprises s’offrent les services des égéries, comme les grandes entreprises

FAUX

Corine de Farme, Damart… Autant de grandes entreprises qui, chez nous, ont recours aux égéries. Un univers qui semble étranger aux PME et TPE. «  C’est un rêve pour beaucoup, perçu comme inaccessible  », analyse Thierry Cardinael (notre photo), président du club E6, regroupant 250 PME dans la métropole et la région. Pourtant, faire appel à un partenaire doté d’une certaine notoriété n’est pas hors de portée. «  Pour notre conférence d’automne, nous allons recevoir Pierre Rahbi. C’est la preuve que faire venir des gens n’est pas impossible. Même si beaucoup de chefs d’entreprise de notre club en doutaient.  »

Le tout, c’est d’oser. Pour Thierry Cardinael, il existe une frilosité naturelle des entrepreneurs de notre territoire. «  C’est un excès d’humilité. On se dit que ce n’est pas pour nous.  » À tel point que le prix d’une association personnalité/marque est inconnu. «  Personne ne connaît le prix car personne n’a eu l’audace de prendre le téléphone et de contacter les égéries potentielles. Alors que les retombées sont réelles. Personne n’en doute.  »

Cette discrétion serait une erreur, selon Marc-Alain Deledalle. «  Il y a beaucoup de gens sympas, proches de chez nous et à un budget correct. Ils sont plus accessibles qu’on ne le croit.  »

PAR CHRISTOPHE LE-BAS

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